Laura joue de la flûte

Publié le par La Zouz'

Le quartier grelotte entre deux gouttes de pluie, mais comme par hasard, au Café de la "place", je lézarde en terrasse. Lunettes de soleil en serre-tête, je rassemble la meute tout autour de la table. Que des filles.
Dans l’étrange intensité du paysage de mon roman après l’orage, elles ont toutes l’air de venir d’ailleurs, ou d’être de passage… Toutes un peu fantômes et frêles comme le personnage de la Zouz’ qui se réveille en moi, face à cette image…
Bien sûr que je me souviens de ces choses super fragiles… de ces moments d’adolescence on l’on construit not’ monde entre rêve et réalité, pasqu’on a que 17 ans ou même pas, et qu’on est pas sérieux à cet age-là…
Lectrices-tounettes suspendues à mes lèvres… un mot de moi, et boire de l’eau c’est de la balle. Certes, je donne l’impression d’être délurée, d’aller jusqu’au bout de mes délires, mais savent-elles seulement que, mes délires sont surtout dans ma tête, et ne vont pas au-delà de mes propos dans l’écrit ?
Oui je lis, j’écris sans cesse. C’est ma vie de lire, d’écrire… Oui j’aime Céline, Rousseau, Baudelaire, Hugo…. Et nan, « en vrai » je me la zouz’ plus Cosette version Neuf Trois…pasque je suis « une vraie personne pas très très grande (en plus) qu’a rencontré l’Amour très très grand ».
Mais tout compte fait, de ma vie privée je ne dirai rien, et de mon passé encore moins. Quant à la question de la réalité, elle ne se pose même pas, puisque c’est l’écriture la réalité -elles l’auront compris. L’écriture épicétou.
 
Bon, on beau dire, rester modeste, ça fait quand même son effet. Vla que l’une d’elles aimerait bien que je raconte d‘avantage… que je donne un peu plus de détails… Elle voudrait connaître l’histoire de « Laura joue de la flûte »…
Euh, le pire, c’est qu’il ne me vient pas même pas à l’idée de rectifier le tir, et de lui préciser que le titre, c’est « L’orage ou la flûte ».
Tout d’un coup je n’arrive plus à savoir qu’elle est la réalité ? Ma réalité… Si c’est quand je travaille en pyjama chez moi sur mon ordi, ou quand je parle dans la rue à des inconnues, de ce livre que j’ai écrit ?
De mon échappée parisienne, c’est l’instant le plus marquant. L’instant où je décide d’arrêter de courir dans l’ombre des grandes. Les grandes c’est Nothomb, Angot, Millet… pas moi ! Faut bien se faire une raison : mon toquard de bouquin ne fait pas le poids face au Fait du prince, Le marché des amants et Jour de souffrance, le tiercé gagnant de la rentrée littéraire.
Ben oui, les p’tits loups, résultat des courses, quand le blues est là, la foi en soi s’en va. Quoique… bizarrement j’ai au fond une sorte d’intuition positive, et c’est le sourire aux lèvres, malgré tout, que je mets à parler parler parler… de l’écriture justement. L’écriture nourrie de ma vie, mes voyages, ma poésie… Bien sûr que je puise dans ma vie. ¨N’empêche qu’il ne faut pas se méprendre par ce qu’on appelle ma vie, puisque je vis dans mes rêves…Enfin nan, plus maintenant, car je peux dire qu’aujourd’hui, je vis la vie dont je rêvais. Avant et d’puis le début du blablablog, il n’y avait que le rêve de cette vie. Pasque oui, j’ai vécu dans le virtuel avant de vivre dans la vraie vie, ce dont je rêvais…
Les filles, elles écoutent, sans oser m’interrompre…
Ce n’est qu’après qu’elles me diront qu’elles ont pas voulu rompre le charme, cause qu’elles aimaient ma voix « rauque et posée ». Ah ouais ?! Bref c’est tout juste si elles m’ont pas dit qu’elles en avaient rien à faire de ce que je racontais mdrrr

Publié dans roman

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